Tu le rases, l’arraches, l’épiles…

Collant Poilu, 2001

Collant Poilu, 2001

Tu l’assommes d’électrochocs pour qu’il n’ait plus envie d’être, qu’il s’y refuse, enfin. C’est comme ça. On t’y invite déjà à quelques millimètres d’existence. C’est ancré en toi. Dès que tu chopes le bulbe, c’est l’euphorie, tu l’as potentiellement affaibli. Sous pulsion, donc sans vraiment en comprendre la raison, tu viens de gagner un point pour l’inconscient collectif. Mais il y a quoi dans ce bulbe, dans ce poil, pour qu’ils doivent disparaître ainsi ? Notre animalité ? Du fémininement incorrecte ? Une certaine forme d’impolitesse, voire la quintessence du sauvage et donc du mal élevé ? C’est si flippant que ça ?

Échantillon Paternel, 2001. / Madame Clémentine Delait, célèbre femme à barbe.

Échantillon Paternel, 2001. / Madame Clémentine Delait, célèbre femme à barbe.

« La femme se doit d’être douce pour que l’homme puisse exercer sa masculinité » En gros on ne change rien, c’est ça ? Nos mâles doivent poursuivre leur chemin, sans que leur virilité ne se fasse érafler par du poil féminin volontairement mal rasé ?!! Je file, direct, chercher les scories d’ADN de sorcières qui coulent encore dans mes veines…

Et si une partie de notre force, de notre fluide vital, s’y trouvait logé ? Et si, sans le savoir, on s’émasculait d’un pouvoir ? Et si, cette petite chose kératinée personnifiait le non-domestiqué ?!! La Nature originelle par excellence, sans formatage, ni conditionnement. Une certaine forme de pureté, d’authenticité, dénuée de toute bienséance ultra normée. La liberté ! Ça le rend exotique du coup ! Un sacré aventurier…

Ce n’est que du poil me direz-vous.
Oui, certes, mais de quoi d’autre nous coupons-nous ?
N’oublions pas qui tient le rasoir…

Une patte d’abeille / Femme-Pirate de source inconnue / Dorothy Sebastian by Clarence Sinclair Bull / Malphoon la Birmane.

Une patte d’abeille / Femme-Pirate de source inconnue / Dorothy Sebastian by Clarence Sinclair Bull / Malphoon la Birmane.

Dans toutes les couches de mon épiderme, ce poil incarne le hors-cadre, le hors-champ par excellence. Il “sort” du défini pour aller explorer des espaces en friche et leurs potentialités. Il y a quoi de l’autre côté ? J’éprouve un besoin viscéral d’aller vérifier certains de nos dogmes culturels. Le poil ici, devient un attribut pirate, l’étendard d’une liberté d’être et de penser, en dehors du cadre, pour en vérifier les fondements, les faire grésiller, voire vaciller si nécessaire. Va-et-vient incessants entre la norme et le hors-norme. Une toile se tisse et se détisse, des ponts se créent, d’autres s’effondrent, quand certains éléments de notre trame sociale et culturelle semblent immuables…

Collection de Collants Poilus, 2001.

Collection de Collants Poilus, 2001.

Saviez-vous qu’au sein d’une tribu en Afrique, plus la femme est poilue, plus elle est désirable et convoitée ? Je ne sais pas où en est leur culture aujourd’hui, probablement absorbée par l’imberbe posture du reste du monde… Quoique. Désolée, je n’ai pu retrouver leur nom. Quand j’ai lancé la recherche, je me suis retrouvée avec 16 700 000 résultats dont les premières pages ne présentaient que du porno bien velu paré de son fameux cru verbalistique. Les femmes poilues font donc sacrément bander, au fond. Belle hypocrisie !!? Cette petite chose kératinique a donc une portée ultra érotique… Mais cachez-moi ce poil que je ne saurais voir bordel !

Tigresses (source inconnue) / Hypertrichose pubienne, Barnum Museum

Tigresses (source inconnue) / Hypertrichose pubienne, Barnum Museum

On fait quoi avec vos aisselles messieurs ?
Vous prendrez bien un peu de cire, non ?

Vous brulez d'envie d'en découvrir davantage ?!! Alors vous allez adorer rejoindre mes contacts privés ! L'aventure ne fait que commencer... C’est par ici !

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“Pubis Armé, 1er round”